Chapitre 8 : L'attaque de Konoha... (Pré-Ellipse)

Le prochain combat était déjà annoncé…

Ryûzaki contre… Sunaika.

Ce n’était pas qu’une simple coéquipière. Le Hôzen n’en était pas vraiment conscient, mais cette relation représentait davantage qu’un simple esprit de camaraderie.

Il faut dire qu’ils ont traversé des moments qui ont beaucoup renforcé leurs liens, même s’ils n’ont pas vécu très longtemps côtes-à-côtes. L’intensité primait sur la durée.

Ces quelques souvenirs partagés avec la brune qui ressurgissaient embaumaient le cœur meurtri du jeune garçon d’un parfum fleuri réchauffant l’âme.

Il ne pouvait exprimer avec des mots ce qu’il ressentait, lui-même était incapable de cerner ce sentiment. Beaucoup de choses étaient entremêlées.

Même s’il n’en avait pas l’air, Ryûzaki s’était maintes fois interrogé sur leur relation. Il faut dire que la Uchiha savait user de son charme, consciemment ou inconsciemment… ? C’était difficile à dire.

Quoi qu’il en était, elle ne laissait pas le Hôzen totalement indifférent. D’où ses rares moments de tendresse avec cette dernière. Lui-même se surprenait à agir de la sorte.

Il n’avait habituellement que faire des femmes… mais celle-ci lui semblait différente. Il avait l’impression qu’elle pouvait le comprendre, qu’elle partageait un mal similaire au fond d’elle. C’était l’aura qu’elle lui dégageait, bien qu’elle ne montrait pas vraiment ce côté-là.

Un mal qui la rongeait de l’intérieur, elle aussi… quelque chose qu’elle n’a pu vaincre. Une tourmente l’empêchant d’être totalement elle-même. Ryûzaki l’avait bien remarqué, au vu de ses humeurs changeantes du tout au tout d’un moment à l’autre…

Quand bien même elle était venue s’excuser après leur combat, il gardait en lui une certaine rancœur. Le Hôzen est quelqu’un de très rancunier, car il pense que quelqu’un capable d’agir de la sorte ne peut être fondamentalement bon.

Principe auquel Sunaika semblait déroger à quelques reprises, semant le trouble dans l’esprit de son coéquipier. À vrai dire, il n’avait jamais été proche de quelconque fille auparavant. Il découvrait de cette manière ce que le sexe féminin regorgeait comme malices…

Sa nature méfiante lui dictait d’être prudent, mais il restait ce qu’il était… Un homme, pouvant naturellement succomber à sa plus grande faiblesse… La femme.

Il faut dire que la brune était plutôt à son goût. De plus, elle serait même au goût de très nombreux autres… si elle était plus populaire, et moins froide en apparence. Mais c’était peut-être justement ce qui plaisait au Hôzen ; une jolie fille aux allures mystérieuses, légèrement farouche… difficile à réellement atteindre. Peut-être se reconnaissait-il en elle, et que c’était justement ce qui lui plaisait.

A un point où il en venait à éprouver de la tendresse pour cette fille. Toujours protecteur, il tenait à éviter qu’il ne lui arrive quelconque malheur. D’où les nombreuses fois où il en était venu à la protéger…

Quant à sa relation avec Sakae, c’était drastiquement différent. Cette dernière l’intéressait moins, quand bien même il la traitait avec respect. Pas grand-chose se dégageait d’elle qui pourrait intéresser le Hôzen. Elle n’était pas très forte, ni particulièrement intelligente… Qui plus est, elle a abandonné la voie de shinobi, preuve de son manque cruel de volonté dans ce qu’elle entreprend.

Ryûzaki pouvait comprendre qu’on en vienne à renoncer aux armes pour espérer une vie paisible. Néanmoins, si tout le monde choisissait cette voie… Il n’y aurait jamais de vie paisible envisageable en ce monde. Seuls les plus forts dominent, les faibles sont contraints de se contenter de les suivre.

C’est dans cette optique qu’il fonctionnait désormais, après son intense entraînement pendant un mois avec son oncle. Il s’est découvert une force qu’il n’imaginait même pas. De plus, se sentir ainsi lié avec ses racines… le comblait de fierté, d’une certaine manière.

Il avait toujours eu une part en lui qui se demandait s’il était bien à sa place, au sein de cette équipe. Sa sœur aimée qu’il n’a jamais pu protéger correctement… il apprit par la suite via son oncle qu’elle fut sauvée par un Hôzen, ce qui apaisa énormément sa conscience. Il perdit par la même occasion cette dette qu’il s’infligeait lui-même quant à la protection des personnes qui lui étaient chères, vu qu’elle n’avait plus vraiment lieu d’être. Ce fut un processus totalement inconscient, comme si son esprit n’attendait qu’une information de ce type pour enclencher tout le mécanisme visant à totalement changer sa mentalité…

Comme si sa sœur perdue était le dernier rempart à son égocentrisme, l’empêchant de jaillir et de déborder… Cependant, la savoir à l’abri l’allégeait d’un poids considérable.

De plus, un nouvel objectif lui était apparu…

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Ryûzaki haletant à genou devant son oncle, dans une plaine rocailleuse loin de Konoha. Leur entraînement se déroulait là-bas… loin de la civilisation.

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Le jeune garçon l’écoutait attentivement, goutte de sueur au front. Un pouvoir d’une puissance inimaginable, permettant de le hisser au-delà de tous… Rien que cette annonce suscitait en lui un très grand intérêt, lui qui avait déjà gouté à la puissance de l’Aedria avec son entraînement. Cependant, il se creusait en lui par la même occasion une soif de cette puissance, qui se faisait de plus en plus importante…

« Et… Comment accède-t-on, à cette troisième porte ? »

Kentaro sourit en replaçant son bob, sous une brise qui fit flotter leurs vêtements.

« Pour cela… il faut subir « l’Eveil ». Il opère lorsque des prédispositions physiques et psychiques bien spécifiques sont acquises. D’un point de vue physique, il est nécessaire d’avoir un corps rigoureusement entraîné et de maîtriser des deux premières portes. Mais la notion la plus importante demeure l’élément psychique… qui est inhérente à la personne. Elle désigne l’ardente envie d’accéder au pouvoir, quitte à renoncer à tout ce que l’on possède. Lorsque l’individu complétant déjà les prérequis est soumis à une situation de stress physique et psychologique intense et involontaire… C’est là que se produit l’Eveil. »

Ryûzaki se frottait le menton en fronçant les sourcils.

« Pour la première partie, je peux comprendre… Mais l’envie d’accéder au « pouvoir » ? Renoncer à tout ce que l’on possède » ? Qu’est-ce que ça veut dire exactement ? »

« Chacun a sa propre interprétation des faits. À toi de trouver la tienne. » répliqua son oncle en lui adressant un clin d’œil.



Ryûzaki avait longtemps réfléchi à cette phrase. Il en est finalement parvenu à une conclusion.

Renoncer tout ce que l’on possède… C’est occire les obstacles au « pouvoir ». Ceux qui pourraient le freiner dans sa quête de puissance… Pour lui, c’était clair. Il fallait une volonté de fer et tout donner pour y arriver, coûte que coûte.

C’est pourquoi il avait drastiquement changé de mentalité. Quand bien même il était toujours attaché à certaines personnes, il essayait de se convaincre que ce n’était plus le cas, et que tôt ou tard il devrait s’en séparer afin de progresser. Il en était bien au courant, étant donné qu’il en avait déjà fait l’expérience…

Cependant, tout cela serait impossible s’il n’y avait pas déjà une part en lui qui désirait aller dans ce sens. Tout cela n’a fait qu’accélérer le processus qui était déjà en train d’immerger.

C’est donc dans cette optique qu’il combattait aujourd’hui. Pour y parvenir, il ne devrait plus que se concentrer que sur un seul objectif…

Être le plus fort.

Sunaika se trouvait face à lui, au milieu de cette arène destinée à faire couler le sang. Montrer qui est le meilleur. Désigner le plus fort de tous…

Et il était bien résolu à lui montrer… même à elle.

Aucune crainte ne se lisait sur son visage, au contraire même… un léger sourire confiant, son sang bouillonnait à l’idée de se frotter à elle.

Pas à l’idée de l’écraser, mais… à l’idée d’enfin s’affronter dans un vrai combat, sans restrictions.

Affirmer sa domination, même à sa chère et tendre coéquipière… qu’il ne voyait désormais comme un frein à sa progression. La vaincre ici montrerait qu’il est capable, tant physiquement que psychologiquement, de surmonter ses faiblesses et atteindre cette sérénité.

L’arbitre s’apprêtait à donner le départ… mais c’est alors que la brune leva la main.

« J’abandonne. » déclara-t-elle en souriant tendrement à son ami, face à lui.

Stupéfait, Ryûzaki écarquillait les yeux face à cette annonce des plus surprenantes.

« J’y ai pas mal réfléchi… Et finalement, je préfère abandonner que de devoir me battre contre mon ami… pas toi ? » ajouta-t-elle, ses jolis yeux noirs virevoltant de côté sous une pointe de timidité.

« Je… euh… »

Le Hôzen ne savait que dire. Il ne s’attendait absolument pas à cette tournure, lui qui était prêt à l’attaquer dès la première seconde.

Maintenant qu’il reprenait conscience, tiré de son songe… et qu’il la voyait ainsi devant lui, tout ne lui parut pas aussi évident.

Finalement, aurait-il été capable de l’affronter ? Cette question méritait d’être posée, étant donné la réflexion plus que pertinente apportée par sa coéquipière… Il se rendait compte que non, les choses n’étaient pas aussi simples.

Il comprenait mieux la difficulté d'atteindre « L’Eveil »… Se détacher de ses relations, ce n’est pas une chose que l’on réalise en si peu de temps. Surtout en se mentant à soi-même…

Figé sur place, il n’avait pu sortir un seul mot depuis.

Sunaika Uchiha représentait malgré tout un réel rempart à son ascension.

Après un moment de silence… Le public se mit à huer dans tous les sens, grandement déçu par la tournure des choses.

« OUUUUUH ! C’EST NUL ! » « T’ES SÉRIEUSE A ABANDONNER DANS UN TEL MOMENT ?! ON VOULAIT VOIR CE COMBAT ! » « UCHIHA CONTRE HÔZEN ! L’AFFICHE VENDAIT DU RÊVE ! »


Le Kazekage écarquilla les yeux suite à cette annonce… visiblement en colère. Tandis que le Hokage semblait davantage amusé par la situation…

« Elle a préféré abandonner que d’affronter son ami. Un choix judicieux, pour un Shinobi… Ne trouvez-vous pas, Kazekage ? » dit-il en se tournant vers lui, souriant.

Ce dernier restait silencieux… avant de le fixer d'un regard foudroyant.

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Aussitôt… plusieurs explosions retentirent au travers de tout le village.

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Avait crié un Jônin venant d’apparaître sur les lieux, essoufflé.

Suivi de shinobis attaqués, du sang qui coulait, des affrontements qui commençaient… et un public qui fuyait en hurlant.

En l’espace d’un instant, le Kazekage s’était révélé… prenant le Hokage en étage.

« Si je ne peux pas assister à ce combat… Inutile de continuer à perdre mon temps. N’est-ce pas, vieillard ? »

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« C-C’est… OROCHIMARU ! » hurlèrent certains.

« Tu… Tu voulais juste vérifier le potentiel de certains pour te trouver un successeur, n’est-ce pas… mon ancien élève. » murmura le Hokage, Kunaï sous la gorge.

« Tout juste… cher Maître Hokage. J’ai le regret de t’annoncer que j’emporte avec moi deux éléments prometteurs… Ainsi que ta vie, Hiruzen ! »

Au même moment des ninjas masqués s’élancèrent à toute vitesse vers Ryûzaki… avant qu’un épais nuage de fumée ne se dresse entre eux !

« Vous ne manquez pas de culot, vous autres… » avait déclaré une voix qui s’élevait au travers de la brume…

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Un léger silence fut marqué par les Ninjas masqués, surpris par cette apparition…

« C-C’est Jiraya… » « On fait quoi ? On peut pas le vaincre ! »


Cédant place à un nouvel homme qui fit son apparition en arrivant du ciel, écrasant le sol tout en faisant jaillir des débris sous la force de l’impact en se réceptionnant.

« "Maître" Jiraya lui-même ? Intéressant… » déclara-t-il sous le regard stupéfait de l'Ermite.

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S’écria-t-il en écarquillant les yeux à la vue de ce nouvel arrivant…

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Ryûzaki n’en croyait pas ses yeux… à un tel point où il tomba sur les fesses, la bouche entrouverte. Sous le choc, devant ces apparitions qui s'enchaînaient.

« P-Père...? »

Remarque qui fit réagir Sunaika, elle aussi stupéfaite par ce qui se déroulait.

(C-C'est lui, son père...? Que fait-il ici...? Il serait venu pour l'emmener...?) songea-t-elle, ne trouvant pas d'autre explication sur le coup.

Un autre homme se dressa aux côtés de Ryûdan, visage masqué... semblant être son second.

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Le colosse à l’impressionnante musculature nommé Ryûdan… le père de Ryûzaki, était apparu à quelques mètres de lui.

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Au même moment, plus loin, dans la résidence du Chef du Clan Yuuto…

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Ainsi débuta l’attaque de Konoha… événement qui allait drastiquement chambouler le cours de cette histoire.

Une douce odeur difficile à décrire et un coup sur la tête virent réveiller Hisashi alors qu’il était en train d’empocher une prime immense simultanément dans ce qui devait être vraisemblablement un rêve. Un tel réveil ne pouvait que le mettre de mauvais poil, quand on sait qu’il est d’humeur massacrante même quand il se réveille dans le plus douillet des lit, on ne peut que présager le pire pour celui qui avait ainsi osé le tirer de sa torpeur. Les pas des malheureux s’activaient sur le plancher irréprochable du restaurant, ce qui acheva de l’éveiller.

- Où est-ce que je suis, bordel… ?, grogna-t-il.

Comme les habitudes se perdent difficilement, Hisashi s’était très généreusement offert plusieurs coupelles de saké en l’honneur de sa belle gueule, et avait fini par s’endormir sur le comptoir de l’endroit qui ressemblait plus à un taudis qu’à un restaurant. Remarque, il n’avait pas été dérangé par qui que ce soit dans son sommeil plus que profond jusqu’à maintenant, ce qui était déjà un bon point. Le fait est que le présumé ninja ne se souvenait plus de ce qu’il faisait encore ici, et sa présence fut reportée au gérant du taudis qui préféra le faire sortir sans encombre plutôt que de lui réclamer une quelconque somme. Il n’était pas pour dire ainsi célèbre, mais un ninja recouvert de sang et ayant une aura aussi assoiffée même endormi n’est jamais la bonne personne à enquiquiner.

C’est ainsi que le ninja se retrouva, sans trop comprendre par quel procédé, sur les traces de sa ville natale. Et le dépaysement était quasi-total. Le paysage était autrement plus agréable à voir que le souvenir qu’il avait de lui, mais ce qui interpellait le plus Hisashi c’était que le village décimé de son enfance était un tout autre type de trou à rat, les villageois étaient plus subtils, apparemment plus ambitieux. De jolis villageois à la langue bien pendue.

- Tu fais fuir les clients, dépêche-toi de déguerpir !, s’écria l’un des serveur qui s’est de suite fait approuver par son collègue.

Suivant son instinct, le ninja à la cape noire remonta et ramena son poing à deux d’entre eux, afin d’assouvir ses pulsions immédiates. Les trois autres préféraient s’occuper de leurs collègues assommés plutôt que d’expérimenter le crochet du déserteur qui à peine arrivé, faisait déjà bien du bruit.

Après cette première altercation bénigne, le bruyant Hisashi s’était dirigé vers le sommet du village, quittant les lieux pour longer les rues à la recherche d’un endroit où séjourner pour les nuits à venir et surtout, retrouver un visage familier. Il n’était pas question qu’il dorme dans la rue, et encore moins dans un taudis qui sert des ramens au goût approximatif. En parlant de goût approximatif, les passants se retournaient tous sur son passage, à cause du sang qui embibait son visage et de son regard nonchalant.

Dans le détour d’une énième ruelle, une clameur vint titiller le tympan exercé du nukenin. Il l’avait reconnue parmi tout ce raffut, la douce musique qui émanait d’une bagarre, gracieuse comme un coup de poing dans le torse et resplendissante comme la dentition d’un fauve imbibé d’alcool. C’est sans hésiter une seule seconde que le ninja se dirigea vers l’auberge d’où provenait ce tumulte, elle était située tout au fond d’une des ruelles les plus égarées du village ; le trou parfait pour quelqu’un comme lui. Il avait pu déchiffrer le nom de l’enseigne écrit sur la devanture – étonnamment en bon état – qui arborait en gras « L’Auberge du Loup », tandis qu’un petit écriteau en bois était fixé sur le cadre de la porte ajoutait gracieusement « C’est pas pour les p’tits gabarits ». Sans hésiter quant à sa qualification à entrer dans cet étrange endroit, Hisashi bouscula le battant de la porte et s’engouffra dans ladite auberge.

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Dès que sa belle gueule foula le plancher de l’auberge, un silence morbide prit possession des lieux. Sans un mot, il marcha à l’intérieur, ses pas étaient couverts par le bruit qui hantait le bâtiment. Seule la musique crachée par l’un des hauts parleurs disposé au coin de la pièce principale jurait avec la situation. Tous avaient rivé leur regard sur Hisashi, s’arrêtant au beau milieu d’un coup de poing ou tenant le verre juste en dessous de leur lèves, comme s’ils attendaient quelque chose. Le déserteur s’avança prudemment dans l’établissement et se dirigea vers le comptoir. Il avala la liqueur déposée en face de lui d’une traire, empêchant par la suite les muscles de son visage de se crisper sous la brûlure que procurait la boisson. Fasciné par l’atmosphère presque paradisiaque de l’endroit, le ninja passa plusieurs minutes à zieuter les diverses personnalités de la pièce. Parmi les têtes, il reconnut des lunettes de soleil aux branches métalliques qui adoptaient la couleur que les lumières offraient, et une veste qui frôlait le ringard ; c’était Ryoji qu’il connaissait bien, puisqu’il faisait malheureusement parti de l’organisation, suivi de Kozo, son molosse attitré.

Ryoji, aussi dit « le mec aux lunettes », « le dresseur de clébards » ou encore « le vieux ». C’est un ninja à la carrure gigantesque et imposante. Il pèse près de 120 kilos pour 2 mètres 30 de haut, faisant de lui un ninja dépassant largement le physique humain normal. Il appartient à une race peu répandue découlant d’une union entre le Clan Yota et sa manipulation des conditions météorologiques et de Clan Inuzuka et son affinité naturelle avec les chiens ninjas. Malgré sa carrure de force de la nature, Ryoji préfère la parole aux coups, du moins, au début. C’est un homme manipulateur, foncièrement mauvais, sûrement le plus cruel. Il a rejoint l’Armée Fantôme parce qu’il a beaucoup d’ennemis, et qu’il veut assurément devenir plus fort. Il vit accompagné d’un molosse nommé Kozo qu’il a recueilli lors d’une monnaie d’échange lors d’une transaction, depuis lors, c’est le véritable coup de foudre.

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Kozo quant à lui est un chien capable de communiquer seulement avec son maître. Sa débilité n’a d’égale que sa haine viscérale envers les femmes et surtout envers Hisashi qu’il ne cesse de tenter d’assassiner pendant son sommeil.

- «  UCHIHA !, t’étais passé où ?, questionna le ninja aux lunettes noires, un peu trop en forme pour l’heure actuelle.
- Tu veux pas savoir, le vieux », coula le brun du tac-au-tac.

Ryoji allait répliquer, mais la venue de la tenancière lui fit changer très vite d’avis.

- « Hé, la gonzesse, t’as encore une chambre pour 10 jours exactement ?, brailla Ryoji, de sa voix roque et embaumée d’alcool.

- 5 jours, 5 jours seulement, réitéra le ninja aux cheveux sombres.

- La 5ème, au deuxième étage, tu paieras chaque matin pour le soir que t’as passé, les repas seront servis le matin à midi et le soir à 19 heures tapantes. Si t’es pas là, je les mange à ta place. T’as pas l’air très fiable, mais j’ai l’habitude des mecs comme toi, alors pas de chance. Pigé ?

- Disons que c’est honnête, un sourire malicieux s’afficha sur son joli minois. Va pour ça ! »

***


« Pourquoi avoir aidé à décimer ton village, qu’est-ce que ça fait ? Tu n’étais qu’un enfant, Hisashi… »

Le ninja sentit une bouffée de colère s’allumer en lui. La colère irrationnelle s’embrasa un peu plus en lui. Il n’était pas sûr pourquoi, mais ça n’aurait pas dû se passer comme ça. Maya n’avait pas le droit de rester aussi impassible. Ce n’était pas ce qu’il aurait dû être, et ce n’était pas juste. Il détestait ça.

Son premier mouvement fut d’aller ouvrir les fenêtre, un flot de lumière envahit la pièce. Elle vint par la suite s’appuyer sur le mur qui faisait face à Hisashi et l’examina quelques seconde. Il était vêtu d’un simple kimono très foncé qui portait sans doute dans le dos l’emblème des Uchiha.

Et c’est pour ça que les mots suivants sortirent sans réflexion et brutaux, cherchant à blesser, à provoquer une réaction.

«  Et ta sœur…pourquoi l’avoir épargnée ? Parce-que tu savais qu’elle était faible, et qu’elle ne te rechercherai pas ? Ou alors parce que tu avais deviné un potentiel en elle, et que tu attendais que ça, qu’elle te retrouve, Hisashi ? »

Ledit Hisashi ne dit rien. Mais au moment où la rousse pensait qu’elle avait dépassé une limite invisible, le brun répliqua.

« Je ne sais pas ce que ça fait. Je pensais…Je pensais qu’en les tuant ils seraient en paix, et moi… Que ça cesserait de faire mal, de brûler. »

Elle et le fixa comme si elle venait de se rendre compte à quel point il s’ouvrait, et laissait apercevoir une soudaine vulnérabilité. Elle soutint son regard.

« Laisse moi tranquille, Maya. »

Le regard de la rousse s’anima.

« Alors ça valait la peine, et tu le referais si c’était à refaire, hein ? Mais alors pourquoi est-ce que j’ai l’impression que c’est toi qui est mort, hein ? »

Sans que la ninja ne fasse un geste pour l’éviter, il plaqua ses épaules, et elle heurta le mur dans un bruit sourd alors qu’elle laissa échapper un glapissement de douleur. Il était rapide. Très rapide, mais si elle avait été sur ses gardes et prête à réagir, elle aurait pu éviter le coup.

C’était ses propres doute et ses propres questions qui remontaient à la surface. Sa propre peur.

L’air contenu dans les poumons du déserteur s’échappe d’un coup quand son dos heurte le sol à plat et que le genou de la rousse s’enfonce dans son ventre, les yeux trop écarquillés et une respiration trop inégale pour un combat qui a duré deux secondes, tout au plus.

«  Ne sois pas présomptueux, ne déverse pas ta rage sur moi, Uchiha ! »

Il tousse un peu pour dégager le sang qui coule dans sa gorge. Sans laisser à la jeune femme le temps d’affermir sa position, Hisashi dégage son bras et agrippe encore une fois son épaule, avec une torsion soudaine il roule sur lui-même dans une brève lutte durant laquelle son kimono fétiche laisse entendre un bruit de déchirure inquiétant, leurs positions sont de nouveau interverties, et une Maya échevelée et haletante est immobilisée sous le poids du ninja.

Ils restent un instant ainsi, le brun prenant un malin plaisir à voir la rousse essayer vainement de se dégager. Quand il ouvra la bouche pour la menacer, les lèvres de la jeune femme viennent heurter les siennes dans un mouvement irréfléchi. Dans un premier temps, l’Uchiha ne répondit pas, il analysait les sensations qui le parcouraient, la façon dont le contact de ses lèvres faisait contracter ses entrailles. Il n’aimait pas ça, quand son cœur s’emballait un peu, mais la manière dont la pulpe de leurs bouches s’épousaient était agréable et étrange à la fois. Ce n’était pas la première fois qu’on l’embrassait, mais c’était la première fois que le baiser avait quelque chose de plus.

Il ouvrit les yeux, et ramena un kunai qui trainait non loin de là à la gorge de la rousse,

« Maya…Il glapit. Ne parle plus jamais de ma famille. », une larme coula alors que son sharingan s’activa sans qu’il le veuille.

Le sang gigla sur son kimono fétiche.

***

- Hisashi Uchiha, je crois que je t’aime !

Le visage à moitié enfoncé dans l’oreiller, il se replaça sur le dos et se cacha les yeux d’une main.

- On se connait depuis deux heures, tu ne crois pas qu’il est un peu trop tôt pour se dire ce genre de chose ?

La propriétaire de l’auberge lui sourit, et son visage s’éclaira.

- Il n’est jamais trop tôt pour ça. Je peux même te donner mon auberge, mon cœur et mon âme !

Le ninja, le yeux fermés, enfouit son nez dans l’épaisse chevelure de la femme et en retour, se pressa davantage contre lui.

- Laisse tomber, murmura-t-il.

- C’est qui cette Maya ? Tu ne murmurais que son prénom, je ne savais pas que tu étais le genre à imaginer des personnes, tu me l’aurais dit j’aurais peut-être pu me faire passer pour e…

- Silence, je suis trop fatigué pour répondre à tes questions.

- Pauvre petite chose, pouffa la blonde.

Il bondit hors du lit et chercha frénétiquement du regard ses vêtements qui devaient être là, quelque part. La femme l’air ahuri, le regardait faire.

- Il est tard où comptes-tu aller comme ça ?

- Quelque part, et je suis déjà assez en retard, répliqua-t-il, les dents serrées.

Dehors, la nuit était maintenant noire. Les lumières tamisées que déversaient les fenêtres des habitations du village s’éteignaient une à une, à mesure que les habitants allaient se coucher en prévision de la journée de labeur qui les attendait le lendemain.

Autour d’une table située dans l’extrême coin de la pièce, tout autour d’eux, les personnes se tapaient dessus à coup de bouteilles à moitié brisées et s’insultaient jusqu’à s’en détruire les poumons, eux seuls étaient attablés en silence, alors que Hisashi les toisait avec son habituel regard de mire de sniper.

C’est un coup de poing de Ryuji qui tira le ninja de sa torpeur, la table se brisa sous ses yeux.

- Nul besoin de rester ici plus longtemps, Uchiha ! J’ai attrapé un larbin qui m’assure l’existence d’un gros poisson !

Hisashi lui adressa un regard éloquent, alors qu’il prit la parole.

- Un gros poisson ? Dis-m’en plus !

- Un certain membre rejeté du clan Hôzen, mais pas n’importe lequel, le fils de Ryûdan. On dit que c'est un monstre ! On pourra lancer des troupes à sa recherche.

- Le fils de ce connard de Ryûdan ?

Il laissa son dos heurter le siège.