Chapitre 10 : Le Tournoi de Dalmary

14h42, entrée principale de Lionès.

Quelques hommes en armure de fer gardent une immense porte de plusieurs mètres de hauteur, la plupart assis sur des tabourets en feuilletant un livre ou encore en train de rire en buvant divers alcools. Un autre se trouvait plus loin, roupillant dans un hamac suspendu.

« Les gars, mollo sur la boisson. Si le chef de garde se réveille… vous allez morfler. » remarqua l’un en continuant la lecture de son livre d’un air assez désintéressé.

« Oh, ça va ! C’est pas comme si on se bourrait la gueule ! Et puis... y’a jamais personne qui vient ici, ils ont tous trop peur de la Dead Zone ! » s’écria un autre, le nez et les joues rouges à cause de la boisson. Il souriait d’un air assez niais, visiblement insouciant.



La Dead Zone… cet espace séparant Lionès du monde Ninjas, dont aucun des deux partis n’avait d’influence. Ils n’en avaient d’ailleurs nullement envie… Il n’y avait rien à en retirer. Les brigands, voleurs, détrousseurs, dealers, assassins, revendeurs illégaux et divers criminels de la pire espèce fourmillaient en ces lieux… Issus de Lionès ou du monde Shinobi. C’était une zone de non-droit où ces deux peuples vivaient en harmonie… au sein-même de leur chaos.

Bien qu’extrêmement dangereuse, la Dead Zone peut en revanche s’avérer être extrêmement utile… pour quiconque n’aurait pas peur de tremper dans des affaires louches.

On pourrait croire que des brigands pourraient venir s’en prendre à eux, mais ce n’était plus arrivé depuis… des lustres, au bas mot.

Lionès réprime très sévèrement les criminels venants de là-bas. Lors de la dernière tentative d’attaque de leurs frontières, un Prince fut envoyé en personne à la Dead Zone pour « punir les responsables ». On raconte qu’une grande partie été totalement rasée après son passage, entraînant au passage la destruction de nombreux commerces ainsi que beaucoup de victimes collatérales… Ce qui fut bien évidemment terrible pour les affaires.

C’est pourquoi ils évitent de se frotter directement à Lionès. Quant au monde Shinobi… C’était une autre histoire, qui variait selon la proximité des villages avec la Dead Zone. Nombre d’entre eux, plus faibles, furent enrôlés de force en leur sein, contraignant les citoyens à fuir pour leur sécurité.

Quoi qu’il soit, c’était tout bonnement inimaginable de recevoir une visite hostile aux portes principales du Royaume. Quand c’était le cas, les gardes en étaient toujours informés au préalable. De plus, les soldats envoyés à l’extérieur possèdent leur propre entrée secrète. Ils ne passent habituellement pas par ici, sauf lorsqu’ils sont en grand nombre.

Aujourd’hui était donc censé être un jour tranquille… Du moins, jusqu’à ce moment.

*COUPER OST*

« Hé regardez là-bas ! Y’a un type qui arrive ! »

Au travers de la brume, une silhouette capuchée se dessinait au loin… avançant lentement jusqu’à eux, longue robe cachant son corps flottant au gré du vent.

« Réveillez le chef Masdam !»

Deux gardes s'empressèrent d'aller le remuer.

« Chef ! Chef ! On a de la visite !»

Ce qui tira le chef de son sommeil, qui s'étira en baillant.

« Grmblgh... Je vous ai déjà dit de pas me réveiller sauf en cas d'extrême urgence !»

« Justement, un type louche arrive vers nous ! »

« Q-Quoi ?! On a de la visite ?! Et vous me dites ça que maintenant ?! Bande d'incompétents !
s'écria-t-il en se relevant en trombe de son hamac, courant chercher ses jumelles sous le regard incrédule des gardes.

« C'est pas la première phrase que t'avais dite ? »

« Si... »

Il observait alors au loin avec crainte… goutte de sueur coulant le long de sa joue.

« Il a l’air assez grand et robuste… Mais impossible de savoir ce qu’il est… Vous autres ! Préparez-vous à le recevoir comme il se doit ! » s’écria-t-il en effectuant des grands gestes de la main.

Aussitôt toutes les troupes se réveillèrent en trombe, délaissant la boisson et leurs jeux pour se mettre en position devant la porte.

Une dizaine de soldats en armure attendaient en rang, armés chacun d’une épée.

Tout ce monde pour accueillir cet individu en longue robe qui continuait à marcher malgré tout, sans se soucier du spectacle qui se déroulait.



Après plusieurs longues secondes de silence où les gardes attendaient… Le chef de section s'avança à quelques mètres devant eux, une fois l'ennemi suffisamment proche.

« Halte-là ! Décline ton identité, étranger ! » lui ordonna-t-il d’un ton autoritaire.

L’individu s’arrêta alors pour les observer… les yeux cachés par l’ombre de sa capuche.

« Voyons… Que me vaut un tel comité d’honneur ? » demanda-t-il ensuite, la lumière révélant son sourire carnassier.

« C’est moi qui pose les questions ici ! » répliqua son opposant, qui conservait une distance de sécurité. « Tu ferais mieux de parler si tu ne veux pas d’ennuis… » ajouta-t-il en lançant un regard discret à toute sa troupe d’hommes casqués derrière lui, dont des archers qui se trouvaient un peu plus en hauteur au-dessus de la porte… n’attendant que le signal pour tirer.

L’étranger capuché soupira en écartant les bras.

« Je ne suis pas là pour vous poser problème… »

« Dans ce cas, commence par te montrer ! » s’écria le chevalier en pointant son épée sur lui.

Spoiler:

Puis il s’exécuta, retirant sa capuche sous le regard intrigué des soldats…

Spoiler:

Le chef arqua un sourcil. Cet étranger avait l’air beaucoup moins menaçant que ce qu’il montrait jusque-là…

La tension dans l’air s’apaisa drastiquement suite à cette découverte. La plupart des gardes relâchèrent leur souffle, certains laissèrent même échapper un léger rire discret au vu de l’ironie de la situation.

« Hum… Atem, tu dis ? Ça ne me dit rien… Que viens-tu faire ici ? »

Spoiler:

Quelques traces de sang mal essuyées figuraient encore sur son visage, alertant aussitôt le chef qui recula d’un pas par réflexe.

(Ça ne me dit rien qui vaille... Sûrement une petite frappe qui vient chercher des noises. Il a dû arriver jusqu'ici par chance, je vais le faire dégager vite fait !)

« Où te crois-tu ? Les frontières sont fermées ! Sauf autorisation spéciale, aucun étranger ne peut entrer ! Maintenant déguerpis avant que j'ordonne à mes hommes de t'arrêter pour trouble de l'ordre public ! » lui cria-t-il afin de l'intimider.

Spoiler:

Atem venait de froidement lui susurrer ces mots en le foudroyant de son regard perçant… le soldat sentit alors comme un lame s’enfoncer dans son cœur, le déchirer de l’intérieur… avant d’avoir une terrible vision du Hôzen le surplombant par sa domination prêt à l’écraser rien que par son aura, semant la terreur dans son esprit… il ne savait pas pourquoi, mais il se sentait terriblement en danger. Sa vie était menacée par… ce regard, qui pénétrait au plus profond de son âme.

Mais il ne pouvait rien faire, si ce n’était s’enfuir en hurlant…

« Chef ! Chef ! »

Ces appels le sortirent de sa torpeur.

« Q-Qu’est-ce qu’il y a ?! » répondit-il en trombe avant de se retourner, essoufflé…

« Ça faisait un moment que vous bougiez plus, on s’inquiétait… » ajouta un autre garde, toujours positionnés en rang quelques mètres derrière.

Puis il reprit conscience de la situation.


(Ces yeux… Cet homme est dangereux. Trop dangereux ! Je ne sais pas pourquoi, mais je l'ai ressenti... Je ne peux pas le laisser entrer !)


Se disait-il en se retournant doucement, redécouvrant peu à peu le corps de l’individu… goutte de sueur au front.

Ce dernier le fixait en souriant, l’air de rien.

Spoiler:

(Mais si je ne le laisse pas entrer… Je ne sais pas pourquoi, mais je sens qu’il va tous nous tuer ! En tant que chef de garde, je ne peux livrer mes soldats à une mort certaine…) pensa-t-il en tremblant, n’osant même plus regarder son opposant dans les yeux.

(C’est la première fois que ça m’arrive, cette sensation… J’ai l’impression d’être gelé tellement je frissonne ! Ses mots… c’était clairement une menace ! Cet enfoiré sait ce qu’il fait !)

Il serra ensuite le poing.

(Je n’ai pas le choix…)

Après avoir pris une grande inspiration, il lui tourna le dos pour se diriger vers ses soldats.

« OUVREZ LA PORTE ! »

Tournure qui surprit les gardes, interloqués.

« Vous… Vous êtes sûr, chef ? »

« Faites ce que je dis ! »

Ils se regardèrent d’un air dubitatif… avant de s’exécuter.

Une fois la porte ouverte par un mécanisme à levier, l’étranger s’avança d’un pas tranquille jusqu’à elle… avant de sourire au moment où il passa à côté du chef.

« Tu as fait le bon choix… » murmura-t-il doucement, à un débit qui était à peine audible.

Phrase qui crispa le chevalier qui serra les dents pendant quelques instants tandis que l’homme s’apprêtait à passer la porte…


« … Attends ! » lui cria-t-il finalement après avoir regroupé tous ses efforts.

Atem s’arrêta, avant de tourner la tête.

Spoiler:

Avait-il demandé d’un air innocent.

« Tu dis que tu veux mesurer ta force… Je te conseille d’aller au tournoi d’arts martiaux qui se déroule juste à quelques kilomètres à l’Est, à Dalmary ! Tu pourras sûrement y croiser des adversaires à ta hauteur… » lui déclara le chevalier en arborant un sourire nerveux, sous les gouttes de sueur qui perlaient son front et ses joues.

Spoiler:

Puis il s’en alla en chantonnant, grand sourire niais aux lèvres.

« Finalement… l’a l’air d’un brave type, ce mec ! » remarqua un garde.

« Il a sûrement aucune chance au tournoi, c’était pas très sympa de le diriger là-bas… »

« Mais c’est toujours moins suicidaire que d’affronter Gilford ! Le chef a fait ça pour sauver sa peau ! »

« C’est vrai, au tournoi il se rendra compte qu’il a pas le niveau… Il essuiera juste une petite défaite ! »

« Vous êtes trop aimable, chef ! »

« Pour sûr ! On vous avait pas connu comme ça ! »


Mais le chef n’entendait même pas ce qu’ils disaient.

Perdu dans ses pensées, observant Atem qui se dirigeait vers l’endroit qui lui avait été indiqué…



Le chevalier arborait un grand sourire aux lèvres, sourcils froncés.

(Tu caches bien ton jeu, espèce d'enfoiré…! M'insulter de la sorte... Tu crois m'avoir eu, mais c'était sans compter sur l’intelligence du chef-garde Musdam... qui n'est autre que moi-même !

Le tournoi se trouve juste à côté de la caserne... Et j'ai de l'influence ! Je vais prévenir le commandant de la venue d’un "dangereux individu" pendant que tu perds ton temps à te bagarrer… et tu finiras piégé, tel un animal en cage !

Je ferai en sorte qu'on t'envoie croupir un bon bout de temps au cachot, je viendrais te voir pour t'insulter et te frapper de temps en temps tout en admirant la vue de ton corps sous-alimenté enchaîné au mur... J'en trépigne d'impatience ! Tu verras qui est "l'insecte", à ce moment-là ! )

Spoiler:

La brune quitta finalement l’ambiance un peu étouffante de la chambre où, elle et Rosalia séjournaient. La fraicheur de Lionès apaisa un peu la tempête qui agitait son esprit. Son corps vagabondait dans les ruelles. Et sans s’en être vraiment aperçue, elle s’était retrouvée dans les quartiers du Royaume.

Ici aussi, le calme régnait. A croire que le palais qui ne dort jamais s’était décidé à se reposer ce soir-là. Elle promena ses doigts graciles sur les statues de marbre, sur les dorures et les ornements, paresseusement. Elle finit par s’assoir sur le bord des escaliers qui menaient à l’entrée, songeuse. La nuit était d’encre, sans lune pour teinter sa profondeur insondable.

De son père, elle gardait les yeux, rieurs. Le courage et la douceur des baisers. De sa mère, les berceuses, les mains douces et le rire clair.

Elle se demandait aussi souvent s’ils pensaient parfois à elle.

Souvent, la jeune femme se demandait ce que sa vie aurait été, si elle n’aurait pas rencontré Ryuzaki. Elle ignorait presque tout à son sujet. Et finalement, elle se retrouvait dans ce grand royaume effrayant, avec pour seule mission ; en savoir plus.

La première fois que Sunaika avait rencontré Ryuzaki, ils devaient avoir treize ans à peine. Lorsque ses yeux s’étaient posés sur lui, elle sut que sa vie allait basculer. Le souffle chaud sur sa peau, le sang pulsant dans ses veines, sa douce aura, tout était devenu une question de vie ou de mort.

La nuit allait être très longue.

***

Spoiler:

Elle était clairement plus jeune que sa coéquipière : ses cheveux dorés s’attachaient à l’arrière de sa tête en un chignon savamment étudié, et sa peau rougie, typique des blonds, colorait légèrement son visage.

Sunaika était assise, les jambes croisées, dans un coin reculé du centre-ville. Et quel que fut son âge elle était toujours aussi élégante, plus éclatante que jamais. Sa peau blanche noyée dans le noir de ses yeux de biche, comme une goutte de café dans un bol de lait. Cela ajouté à cette aura magnétique qu’elle emportait partout à ses côtés. La brune avait à ses pieds un unique sac. Elle le détestait. Moins le sac que ce qu’il représentait. De temps à autre, elle y jetait un regard morose et réalisait que sa vie pendant le prochain mois y était entassée. Un seul sac, prêt en moins d’un quart d’heure.

Un garçon aux cheveux coupés très courts et très bruns était caché derrière une charrette cassée, les sourcils froncés et une moue étonnée au visage. Il était maigre à faaire peur mais une joie indicible brillait dans ses yeux, une émotion qui contamina bien vite la brune.

- Tu t’appelles comment, c’est la première fois que je te vois ici ! Tu veux un morceau d’orange ? Je l’ai emprunté au vendeur du marché. Il esquissa un sourire.

- Parce que tu comptes la rendre ?

- Pas tout de suite, mais un jour ! Quand je s'rai grand et plein d’argent, je lui repayerai toutes les oranges de son panier !

La brune haussa les épaules, engloutissant un quart d’orange.

- De toute façon il n’est pas au courant de notre arrangement. Tu ne m’as pas dit ton prénom !

- Sunaika.

- C’est bizarre comme prénom ! Moi c’est Eudes !

Il lui tendit une petite main pleine de jus d’agrume que la jeune femme serra.

- Tu as l’air bien forte ! Tu devrais participer au tournois du village !

- Un tournois ?, réitéra la brune en haussant un sourcil, alors qu’un sourire s’afficha sur son minois.

- Suna tu ne…

- Attends, laisse-le parler !

La princesse soupira, les bras croisés.

- Si tu continues tout droit, tu trouveras ton chemin à coup sûr !

COUPER OST


La météo était insolente et un groupe, un peu plus loin, s’était formé autour d’un homme qui semblait être l’arbitre de tout cet orchestre.

Un sentiment étrange l’emplit soudainement, comme une nostalgie inexplicable. Elle gravit les marche quatre à quatre, le cœur battant la chamade.

Au centre du groupe qui s’était formé se découpait le corps d’un homme. Sa silhouette était ronde, colosse, son torse hirsute, ses muscles façonnés par l’exercice et sa peau burinée par le soleil et les coups. Elle se tourna et croisa le regard de Rosalia qui ne put s’empêcher de se sentir gênée.

Les secondes se transformèrent en longues minutes et si la journée avançait grandement, l’endroit ne se désemplissait pas. Le groupe était tout ouïe à présent, les derniers lambeaux d’inattention balayés par la voix grave de l’arbitre.

- Messieurs dames, je vous souhaite la bienvenue au grand tournois d’arts martiaux de Dalmary ! La journée est déjà bien entamée mais je vais vous demander néanmoins de réserver votre après-midi !

Le regard de Rosalia se posa sur Sunaika et lu dans ses yeux un feu brûlant et passionné qu’elle ne voyait en elle que bien trop souvent.

- Ne me dis pas que…

- Ecoute Rosalia, c’est la seule chose intéressante dont on a été confronté depuis qu’on est ici !

La princesse papillonna des yeux.

- Sunaika tu es folle ?

La brune leva un doigt en l’air, s’attisant les foudres de son amie.

- Tu es décidément folle, et si on nous remarque ?

- Tu vois, tout le monde s’en fiche de nous. Comme ça, tu es méconnaissable ! Tâche simplement de garder la capuche rabattue.

Très vite, la princesse se reprit et recomposa son visage.

- Tout de même... Tout ça, ça me rappelle l’examen chunin... Une pointe de nostalgie semblait transpercer son ton qui était devenu plus doux. Ça fait...

- …Un bail. La brune esquissa un faible sourire gêné à son amie.

Un bruissement d’excitation et de surprise fit frémir le groupe qui, bientôt, tous furent debout à applaudir à tout rompre, enlaçant le gagnant du dernier combat comme s’il venait de sceller la paix éternelle. Le visage de la brune trahissait à la fois une surprise intense mixée de joie et d’appréhensions mêlées.

Au loin, un homme aux cheveux blancs portant un long manteau brun courait maladroitement, le souffle inconstant…

« Argh… Voilà que j’ai un point de côté maintenant… ARGH ! ENCORE UN AUTRE ?! » s’écriait-il en se tenant la hanche.

« Les inscriptions pour le tournoi de Dalmary sont désormais terminées ! » cria le présentateur au micro.

« Non… ha… ha… Attendez ! »

Il avait couru le long du col du mont surplombant le village pour arriver jusqu’à l’arène, qui était en fait un énorme rocher ancré dans la colline.


Le dos courbé les mains tenant ses genoux, il reprenait sa respiration devant le présentateur… sous les yeux interloqués de tous les autres participants et spectateurs.

« C’est qui ce guignol ? »

« Il est déjà épuisé… »

« L’a pas l’air très costaud ! »

Même s’il est plutôt grand, il était clair qu’il faisait pâle figure à côté de toutes ces montagnes de muscles, qui n’hésitaient pas à même se mettre torse nu pour impressionner la foule.

« Désolé monsieur, mais les règles sont les règles ! Vous êtes arrivés en retard… Observez, apprenez, et vous serez prêts pour le tournoi de l’année prochaine ! »

Spoiler:

« Bah oui ! Et puis, ce n’est que 365 jours ! »

« Oui… C’est ce que je pensais… »

Ce nouvel arrivant semblait bien dépité à l’idée de ne pas participer, à en juger par le désarroi qui se lisait dans son regard juvénile, suscitant presque de la pitié.

« C’est dommage pour lui… Mais c’est peut-être mieux comme ça. » remarqua la blonde sous sa capuche.

« Je suis d’accord, il a même pas l’air d’un combattant… » lui répondit sa coéquipière en croisant les bras, déçue. (Sa tête de gentil ne donne même pas envie de l’affronter… J’aurais peur de lui faire mal !)

Les deux jeunes femmes en infiltration étaient capuchées afin de préserver leur anonymat. On distinguait à peine leur visage.

« S’il vous plaît, il y a bien un moyen de participer non ? Allez… s’il vous plaît s’il vous plaît s’il vous plaît ! »

Cet homme implorait le présentateur en joignant ses deux mains tout en baissant la tête par politesse, gênant ce dernier qui ne savait trop que dire…

Spoiler:

Un grand homme portant une barbe et un turban s’approcha de lui, l’air agacé.

« Il a dit que c’était trop tard, donc c’est trop tard ! Tu nous fais perdre du temps, là ! » ajouta-t-il en le dévisageant du haut de sa grande carrure.

« C’est ce que j’essaie de lui faire comprendre, M. Abdul, mais il ne veut pas écouter… » répliqua le présentateur en se frottant le menton.

« Allez, dégage d’ici ! » s’écria ledit Abdul.

« Je refuse ! » lui répondit fermement son opposant.

Abdul l’attrapa alors par le col de son manteau puis le souleva à la hauteur de son visage.

« Répète un peu ?! »

Leurs deux visages se faisaient face à quelques centimètres, sous le regard menaçant du colosse.

« Il va se faire massacrer… » susurra Rosalia.

« Pour sûr… » répondit Sunaika.

« Il faut l’aider… »

« T’as perdu la tête ? On doit se faire discrète ! Et puis, c’est lui qui a cherché les ennuis je te rappelle... »

« C’est vrai, mais tout de même… »

La blonde semblait inquiète à son sujet. Sa nature bienveillante lui avait visiblement donné envie de le protéger. Son air infantile devait également y être pour quelque chose…

Spoiler:

Le colosse écarquilla les yeux suite à cette réponse… avant de lui décocher un coup de poing.

Le coup retentit dans les environs, tandis que le corps du jeune homme fut projeté quelques mètres plus loin par sa puissance, frottant le sol au passage… sous le silence consterné des autres spectateurs.

« Aïe… Il a dû la sentir passer celle-là… »

« Ça lui apprendra à cet avorton ! »

Rosalia serrait le poing. Elle se sentait désormais coupable de ne pas être intervenue…

« À qui crois-tu t’adresser ? Pauvre abruti ! » s’écria Abdul en se retournant ensuite vers le présentateur. « Le gêneur ne gênera plus… Démarrez les combats ! »

« Je refuse également. »

Une autre voix s’éleva…

« Pardon ?! »

Un homme tatoué aux longs cheveux bleus sortit de l’ombre… s’avançant jusqu’à lui faire face.

Spoiler:

« Cesse ton cinéma, et relève-toi ! » ajouta-t-il en se tournant vers cedit guerrier, encore allongé au sol.

Ce dernier rouvrit les yeux en grand, tiré de sa torpeur.

« Hein ? Euh… Ah oui, pardon ! »

Puis il se releva en essuyant le sang qui coulait de sa lèvre, souriant.

« Désolé, j’étais en train de réfléchir à ce que j’allais manger ce soir… Puis je me suis endormi. »

« HEIN ?? »

« Il est pas sérieux… »

« Ce coup lui a même pas fait mal ? »

« C’est un clown ou quoi ! »

Le public n’en revenait pas de cette réaction.

« Plus solide que ce qu’il en a l’air ! » remarqua Sunaika, agréablement surprise. « Tu te faisais un sang d’encre pour pas grand-chose, finalement… »

« Oui… Et tant mieux. » répondit sa coéquipière, léger sourire aux lèvres.

Le présentateur quant à lui ne savait pas vraiment que dire, goutte de sueur au front.

(Je suis juste censé présenter le combat, moi…)

« Atem ! Notez ce nom sur la liste des participants ! » s’écria le jeune homme en se craquant les épaules d’un air confiant. « Mais avant… »

« Cet enfoiré… » murmurait Abdul en grinçant des dents… avant de voir réapparaître Atem en l’air juste devant son visage.



« … Je te rends ton coup ! » lui cria-t-il le poing armé vers l’arrière… avant de l’abattre sur son visage, le déformant momentanément sous la puissance du choc… puis le corps du colosse fut violemment propulsé plusieurs mètres plus loin jusqu’à s’écraser avec fracas contre un rocher.

Sous les regards ébahis du public.. tout comme des autres combattants.

« C-C’est quoi cette puissance… ?! »

« C’est pas humain ! »

« Moi j’affronte pas ça ! »

« Moi non plus ! »

« J’abandonne ! »

« Pareil ! »

Les combattants abandonnèrent les uns après les autres… Se retirant au côté du public, ou bien prenant leurs jambes à leur cou pour fuir les lieux le plus vite possible.

Spoiler:

Le tatoué qui l’avait défendu plutôt sourit, bras croisés.

Spoiler:

(Il aurait sûrement pu éviter ce coup s'il l'avait voulu... On dirait plutôt qu'il l'a laissé faire afin d'avoir un prétexte pour le cogner.) pensa-t-il ensuite.

Le présentateur n’en pouvait plus. Il s’était effondré sous le choc, ces événements n’avaient plus aucun sens.

« Non mais ce n’est pas censé se passer comme ça… » dit-il fébrilement, avant de se reprendre en se relevant.

*COUPER OST*

(Et dire que l’arbitre n’est même pas encore là… Roh, tant pis !)  « VOTRE ATTENTION S’IL VOUS PLAÎT ! QUE TOUS CEUX QUI DÉSIRENT COMBATTRE MONTENT SUR L’ARENE… »

S’en suivit un silence… qui fut rompu par les quelques braves qui daignèrent enjamber le sol du ring.

« Tu es sûre, Suna ? »

« Evidemment ! Tu crois que je vais rester là sans rien faire après ça ? »

« J’envie ton esprit combatif… Mais je pense que ça sera sans moi. »

« Et puis quoi encore ? Tu viens un point c’est tout ! » lui ordonna-t-elle en la tirant par le bras…

Finalement, 5 combattants se retrouvaient sur le ring.

Atem, Ren, Rosalia, Sunaika, et puis… Un colosse aux longs cheveux en débardeur, que la performance d’Atem n’avait visiblement pas effrayé.

Il se contentait de garder son grand sourire en observant les autres combattants.

Spoiler:

Le présentateur attendait… mais il semblerait que leur nombre s’arrête là.

(Ils ont été tous impressionnés par ce coup de poing… Ça se comprend, ils n'ont pas encore vu le champion de cette année…)

« Bien, il ne nous reste plus qu’à attendre l’arbit-»

Spoiler:

Un élégant homme en costard venait de surgir du public, mains dans les poches et cigarette au bec.

« Monsieur K ?! Vous tombez à pique ! On vous attendait justement… Il s’est passé beaucoup de choses, et j’ai beaucoup hésité vous savez, je ne suis que présentateur, je ne savais pas ce qui était licite ou non, et puis-»

« Du calme, Pachenko… » Il s’avança devant l’estrade puis observa les participants les uns après les autres en se grattant le menton. « 5 combattants ? C’est tout ? »

« Oui… en fait beaucoup ont fui parce qu-»

« Parfait ! Ça fera moins de monde à surveiller… » dit-il en courbant le dos en baillant d’un air ennuyé avant de s’asseoir sur un fauteuil spécialement placé pour l’occasion, un peu plus en hauteur à quelques mètres de l’arène. « Donc comme vous l’aurez compris, je serai votre arbitre. Les règles sont simples, seuls les attaques physiques seront autorisées. Pas de magie, pas de pouvoir caché, de transformation en cheveux colorés ou je ne sais quoi encore… Compris ? Bien. »

Il avait ajouté le « bien » sans même attendre une quelconque réponse.

Spoiler:

Au centre du royaume de Liones, plus exactement dans la tour royale. Assit derrière son bureau, un jeune homme à l'apparence divine posa une lettre après l'avoir retourné.

Placé en sorte que les soldats face à lui discernent correctement le dessin défilant sous leurs yeux.

Aucune réaction, le jeune homme à la chevelure rosé se leva et d'un regard sévère il s'adressa à ses hommes.

- « Que la tête de cet homme soit connu parmi toute notre armée. Je veux que cette chose soit capturée vivante ! Nous ne pouvons, nous permettre de laisser un dragon se promener en toute liberté dans notre royaume, au lieu que nous nous les recherchions durant tant d'années. »



Après qu'ils aient chacun eu la copie du portrait-robot, les soldats s'en allèrent un à un. Pendant que le porteur de parole contemplait le visage de celui qu'il se devait de capturer.

Spoiler:

*couper ost*




Au même moment, dans les extrémités du royaume un tournoi annuel était sur le point de commencer. Tout le monde en parlait, et s’impatientait à l’idée de participer que ce soit directement ou indirectement à cet événement.

Tandis que le vagabond se dirigeait en direction de son village natal, l’agitation des habitants retenue son attention. Étrangement ils se rendaient tous au même point...

Sur cet énorme rocher relié au royaume à l’aide d’un pont surélevé.

Sur le point de tracer chemin une voix féminine s’interposa, retenant une nouvelle fois Ren ici présent:

- «  Rare, oui rare sont les hommes ne voulant pas participer à ce genre de tournoi. Détestez-vous la violence...

Spoiler:

Le dit étranger fixa longuement la femme sous ses yeux, figé, envouté, ensorcelé ? Le Yuuto lui-même tenté de comprendre ce qui lui arrivait... Cet instant durant en réalité quelques secondes semblaient pour lui durer une éternité.

Éternité brisée lorsque cette noble aux cheveux argentés relança la discussion timidement:

- « Vous ai-je importuné ?... »

Comme sortie de cet état d’hypnose, l’interpelé répondît sous panique de manière presque maladroite:

- «  Ah non... Non !  Un guerrier comme moi ne peut être importuné ! »

Remarque qui fit ricaner la jeune femme face à lui, qui répondit après avoir essuyé ses larmes de joie:

- «  Alors dîtes-moi pour qu’elle raison un vaillant guerrier tel que vous ne participe pas au tournoi d’arts martiaux de Dalmary ? »

« Tournoi d’arts martiaux » à l’entente de cette information Ren avait les yeux qui se mirent à scintiller. Il attrapa les mains de la noble et tout excité il s’exprima:

Spoiler:

Alors que la jeune femme ne cernait pas la réaction surdimensionnée du futur maître dragon, il tourna le dos et accourût tout droit en direction du tournoi... Laissant derrière lui...

- «  N’avez-vous pas honte ! » s’écria la fille à la chevelure argentée.

- «  Hein ?! Qu’est-ce qui ne va pas ? » Ren posa son regard sur celle-ci en levant un sourcil.

- « Une princesse vous accoste et vous vous permettez de l’abandonner à son triste sort sans même lui demander son nom ?! Quel affront ! »

Perplexe il se gratta l’arrière du crâne avant de lui répondre:

- « Désolé j’étais emballé par l’idée de combattre à nouveau... Pour me faire pardonner ça te dirait de me voir gagner ce tournoi... »

Spoiler:

- « Mais j’accepterais tes excuses à une seule condition. »

- « Ah oui et la quelle ? »

- « Que tu me portes jusqu’à là-bas ! » Dit-elle en faisant croire qu’elle était en colère.

Les bras croisés et les yeux fermés la dite Maï à sa grande surprise se sentit soudainement portée. Avant qu’elle n’ai le temps d’ouvrir à nouveau les yeux, la princesse sentît son corps emporté à toute vitesse.

En ouvrant à nouveau ses paupières, elle constata que le vagabond courrait en portant entre ses bras la jeune femme.

En temps normal de manière désappointée, elle crierait ou frapperait la personne osant poser ses mains sur elle... Mais là elle se contentait de profiter de l’instant dit.




Avant même qu’ils n’aient eu le temps d’arriver sur place, les hostilités semblaient déjà avoir commencé.

- «  Oh non par ma faute ...Tu ne peux t’amuser ! » s’exprima Maï attristé en regardant la foule devant l’arène.

Déterminé à combattre, le guerrier d’un pas lourd après l’autre se fraya un chemin suivi de celle-ci, à travers le public en pleine extase à la vue d’une scène attisant leurs excitations.

- «  Non Maï ce n’est pas terminé je combattrai... »

*couper ost*

Alors qu’il sortit de ce troupeau de spectateurs, à quelques pas de sa position un jeune homme un peu plus maigre que lui rasa le sol.

Sous prétexte que le principal concerné souhaitait participer malgré son retard.

L’auteur de ce coup, un grand musclé à l’allure d’un tueur tourna le dos à sa victime en s’exprimant de manière tout aussi colérique qu’auparavant:

- «  CE GAMIN NE NOUS GÊNERA PLUS, DÉMARREZ LES COMBATS !! »

Maï s’inquiétant plus pour Ren que l’étranger ayant pris le coup elle porta son regard sur lui, en disant timidement:

- « Désolé... Par ma faute... Ma..Mais ?! »

Sur le point de s’excuser elle constata que le jeune Yuuto les sourcils froncés et les poings fermés s’avança tout droit en direction du géant.

- «  OÙ VAS-TU ?!... »

Spoiler:

**
Devant moi, marche mon frère.

Je vois son dos et la cape de sa tenue de déserteur, la marque honteuse qu’il a choisi de revêtir et de porter sur lui, ses cheveux bruns, longs retombent en un cascade de mèches sombres, profondes, qui volent dans son sillage et la peau pâle de sa nuque, plus terne et blafarde encore que la mienne, celle d’un homme qui a commencé un décompte.

Le sol blanc, sec, sur lequel nous avançons se décolle, balayé par le vent. Des tourbillons de poussière se soulèvent et entravent ma vue. Quant au ciel, il est de cette même teinte, tellement pâle qu’il se fond dans l’univers ambiant et le défilé de verdure qui s’ouvre devant nous.

Devant moi avant cet homme, curieuse relique d’un passé que nombreux auraient voulu oublier. Le vent glacé pénètre mes vêtements, me repousse en arrière et je ne parviens à résister à cette aura qu’en luttant. Je ne veux pas fléchir et je ne faiblirai pas. Autour de moi, l’univers me semble vide, comme si je n’avais pas existé auparavant et que mes pieds se posaient sur cette terre pour la première fois.

La bourrasque balaye mes cheveux et me force à fermer les yeux. Relevant mes bras de mon visage, j’essaye d’entrouvrir les paupières pour rechercher mon frère, effrayée de le perdre de vue.

Mais il n’est qu’une ombre au loin, traversée d’envolée de poussière claire.

J’accélère en essayer de le rattraper. Il se tourne alors et le regard qu’il m’adresse, mélange de douceur, d’attention et d’une tristesse retenue me trouble profondément.

Attends-moi, Hisashi…

En forçant quelques pas de course, je franchis la distance qui nous sépare. Il est tellement plus grand que moi, que je dois relever mon visage pour le regarder…les jambes qui me soutiennent me semblent à présent si frêles, comme celles de l’enfant que j’ai été…

Spoiler:

**
[Couper ost]

Un tournoi d’arts martiaux, Ryûzaki participerait à coup sûr…

La silhouette d’Atem se dessina plus précisément dans la lumière pâle apportée par l’éclat de la journée. Un frisson parcourut l’échine de Sunaika sans vraiment qu’elle puisse mettre le doigt sur la raison de son inconfort. La sensation était telle qu’elle en oublia presque la raison de sa venue.

« Je refuse également... Comment pouvez-vous vous prétendre Guerrier si vous refusez l’appel aux poings d’un autre guerrier ?! »

Cet homme…rappelait étrangement quelqu’un à Sunaika. Cette volonté, cet esprit tout feu tout flamme et surtout…ces sourcils !

« Sourcils bizarres ? » pensa la brune un court instant. Impossible.


Les pensées de Sunaika furent interrompues par un bruit sourd répétitif. Un gong immense que l’on frappa une dizaine de fois pour annoncer le début du tournois. Sachant ce que l’on attendait d’elle, elle se dirigea vers le centre du terrain, suivie de près par sa coéquipière aux cheveux dorés et dont l’appréhension lui tordait le ventre alors qu’elle pressait le pas. Au fur et à mesure de sa progression, les gradins se remplissaient jusqu’à contenir une foule impressionnante. La brune portait une longue cape noire qui recouvrait l’intégralité de son corps, et une capuche était rabattue sur son visage. Elle se tenait, élégante, à la droite de sa coéquipière. Aussi inaccessibles que le vent, elles sont telles la lumière qui attire les papillons de nuits.

Sur ses talons, la blonde arriva à son niveau, la capuche rabattue. Elle retint sa surprise alors que le colosse s’avança, le regard noir. Tel un démon, il prit la place devant la foule, impassible. Il portait un pantalon noir finement tissé et un simple haut en lin. Elle prit une grande inspiration, n’ayant pas remarqué qu’elle avait cessé de respirer l’ombre d’un instant. Son portrait était teinté d’une colère brutale, presque bestiale. Il émanait une agressivité telle que beaucoup furent tenté de rentrer chez eux plutôt que de soutenir cette aura meurtrière une seconde de plus. La princesse soupira. Elle détestait être en spectacle. Être ainsi devant toute cette foule, lui donnait envie de vomir. Elle a l’impression d’être de la viande devant des chiens affamés. Elle tourne sa tête vers Sunaika, droite comme un I. Cette jeune fille qu’elle était autrefois, la blonde ne pouvait qu’être admirative devant elle, louve siégeant devant ces chiots.

Spoiler:

- Deux…minettes ?, réitéra intimement la princesse à son amie, la main devant la bouche, comme si celle-ci n’avait pas entendu.

Bien sûr que ces paroles étaient arrivées jusque ses oreilles.

- Deux minettes qui vont te faire mordre la poussière à coup sûr. La voix de la brune était râpeuse, et assurée, comme deux pièces de papier ancien que l’on frottait l’une contre l’autre.

Des murmures surpris parcoururent la foule. La blonde partageait l’étonnement général et jeta un œil vers son amie, presque désespérément.

- Sunaika…Tu ne devrais pas sous-estimer cet homme, il est effrayant…

Spoiler:

Suite à cette invitation, les protestations du ninja furent couvertes par les éclats de voix de la foule qui réclamait déjà feu et sang.

Un sourire furtif passa sur le visage du colosse. Il fit claquer sa langue sur son palais deux ou trois fois.

Loin, derrière une dizaine de spectateurs, sur les manches qui tombaient presque au sol était brodé le même symbole, comme un poème écrit à l’infini, comme un cri d’enfant qui s’essayerait à la résurrection d’un être cher, comme une brique lancée dans une fenêtre avec toute la rage contre l’injustice du monde : le symbole Uchiha.

Comme à son habitude, ses doigts étaient lourds de bagues et son cou affichait un long pendentif doré. Ses paupières supérieures étaient rouges de n’avoir pas dormi, et un trait sombre était tracé sous son œil, comme une unique larme précieuse. Son regard semblait troublé, tant triste que préoccupé. Il étudia la foule du regard, comme s’il cherchait quelqu’un. Il repéra la brune et l’interrogea des yeux. Est-elle ma sœur ? L’Uchiha haussa les épaules. Aucune idée.

[Couper ost]

**


Elle regarde autour d’elle. Le village est bien différent de celui qu’elle avait toujours connu. Face à son frère, elle baisse la tête, tombe à genoux. Elle regarde à présent face à elle : Hisashi est assis quelques mètres plus loin. Il se fige. Se lève, impérieux, et s’approche d’elle.

- C’est donc toi, ma sœur.

Il fait crisser son épée, elle lève la tête. Il sourit malicieusement.

- Hisa…shi.

- Tu es en tout point l’œuvre de père, regarde-toi. Elle le regarde dans les yeux. Je l’ai toujours haï, mais regarde toi, jeune et fière devant moi, tu es son fidèle portrait.

Les sourcils du brun se froncent. Il dégaine sa lame, l’atmosphère se tend.

- Tu as sa fougue.
- Je t’interdis de parler de lui.

Un rire soulève ses épaules.

- Hisashi, cesse tout cela, il n’y a aucune gloire à avoir en faisant couler le sang…

- Tu te crois maligne, n’est-ce pas ? Cette guerre ne cessera jamais Sunaika, parce que l’Homme veut dominer, et tant qu’il voudra cela la paix ne serait pas éternelle.

- Je préfère la mort que de devenir ce que tu es devenu.

Il sourit presque cruellement.

Spoiler:

**

[Couper ost]


Le premier coup porté par le colosse siffle dans l’air et se rabattit sur la brune qui l’esquiva sans trop de mal, sa capuche se renversa sur ses épaules alors qu’elle porta un coup sur la mâchoire du ninja qui ne lui fit le moindre effet apparent.

La foule s’aperçut très vite que rien n’affectait l’homme-bête et les premiers assauts physiques furent lancés. Sans même tourner son regard devenu entièrement sombre, le ninja se lança dans une série de mouvements et de coups inspirés des plus grandes compositions de taijutsu. La brune fronça les sourcils dans son élan, et su très vite qu’elle n’avait pas seulement sous-estimé son adversaire, elle ne savait pas comment elle pouvait vaincre ce monstre en corps à corps. Elle réfléchit furieusement et frissonna à l’idée qu’il détenait une telle force.

Il ne s’est pas moqué de nous, Rosalia. Il est vraiment puissant !

Elle se rua en arrière puis se jeta sur le déserteur avec une grâce presque féline, son corps décrivit une arabesque, évitant les puissants coups portés par son adversaire, en stoppa un d’un revers de bras, et s’abaissa brutalement pour empêcher le monstre de la saisir.

Ce qui dérangeait la brune au-delà de la force surhumaine de son adversaire était qu’il n’y avait nulle part la trace de la blonde. Où diable était Rosalia ?

- A bout de souffle mon grand ?

La princesse dans son arrivée fracassante, hésitante, elle s’élança sur l’adversaire en enchaînant un puissant coup. Le choc est violent, emporté par son élan, le monstre réceptionne le coup et dérape sur la terre avant de retrouver son équilibre.

Spoiler:

Le déserteur leva les bras et la terre sous la blonde trembla. Le sol sembla gémir de douleur : le démon avait plongé ses poings dans le sol comme s’il était fait de beurre, la terre explosa sous le coup, projetant des débris de pierre dans toutes les directions.

- Rosalia !, s’écria la brune les yeux écarquillés, perdant de vue sa seule amie.

Le molosse poussa un cri bestial qui trancha l’espace avec la ferveur d’une bête. Et, sans prévenir, le brune passa à l’attaque. L’Uchiha plia les pattes et bondit dans les airs, ravageant le sol sous son passage, elle bougeait comme une tigresse, esquivant les attaques les plus grossières de son adversaire, les coups étaient sautés, contournés et esquivés quand il le fallait. Elle parvint à lui infliger une estafilade sur la joue, guère profonde mais cinglante, comme un coup de fouet.

- Considère ça comme un avertissement, gronda-t-elle.

Elle s’était tue en voyant le regard du ninja. Il leva les yeux, s’essuya la bouche rageusement et fendis l’air, se retrouvant à présent derrière la brune, ses coups vinrent griffer la jeune femme au visage, aux bras, au buste, aux jambes. Tout son compte semblait passé au tison. D’un geste infirme, le démon enserra sa gorge dans sa poigne, la soulevant de la terre ferme pourtant déjà si abimée.

[Couper ost]


- Je ne vois dans tes yeux que de la noirceur et de la cupidité, femme. Quel est ton nom ?

- Su-Sunaika, cracha-t-elle dans un filet de voix.

L’étreinte se resserra et le déserteur s’entendit prononcer ces mots d’une voix d’outre-tombe.

- Et bien meurs, Sunaika.

La poigne commença à se resserrer.

Une silhouette se dessina à gauche,

- Lâche-la, grondait Rosalia, le regard orageux.

- Tu as intérêt à très vite fuir d’ici, parce que je m’occuperai de toi après !

- Je ne partirai pas sans elle !

- Je te laisse cinq secondes.

- Lâche-la !

Rosalia hurlait au désespoir.

- Quatre.

Les mâchoires de la blonde étaient tendues par la colère, par ce sentiment d’impuissance. Par cette rage.

- Trois.

La princesse sentait de grosses gouttes de sueur perler sur son front.

- Deux.

Une main s’agrippa sur la poigne du monstre, une petite main que Rosalia ne connaissait que parfaitement.

- Suna…

- Un.

Sunaika tira un dernier atout de sa manche, quelque chose que le démon n’avait pas du tout vu venir.

Prendre le dessus. C’était ce dont elle avait besoin maintenant, pour ne pas sombrer. Un point d’ancrage qui ne soit pas de la souffrance ou de la folie. Elle en avait bien besoin, si elle voulait retrouver l’homme qui rythmait sa vie.

Du point de vue purement martial, Sunaika était déjà une chûnin tout à fait exceptionnelle à son âge. Elle possédait après tout la puissance de son clan, et la maturité que les années d’entraînement avaient ciselée. Et pourtant malgré les années et les expériences elle n’avait pas perdu ce qui la rendait spéciale. Tout ceux qui l’avaient côtoyé le savaient : il y avait quelque chose en elle, dans sa détermination, dans son entêtement parfois totalement excessif, quelque chose qui pouvait toucher et brûler. Quelque chose qui pouvait faire tout changer du tout au tout.

Mais certaines choses n’avaient pas changé. Elle n’avait pas appris à atténuer la violence et l’intensité féroce de ses émotions, juste à mieux les dissimuler. Elle ne savait pas baisser la tête et laisser les choses lui échapper.

Elle avait peur de tout perdre, alors qu’elle avait déjà perdu beaucoup, Ryûzaki avait-il la moindre idée de la tempête qu’il provoquait par sa seule absence ?

Ressens, tu es vivant. Tu as des raisons de rester.
Rester avec moi Ryûzaki. Ne pars pas où je ne peux te suivre.

Et c’est à partir de ce moment que tout bascula.

Son visage s’affaissa littéralement, ses prunelles se changèrent en un rouge claquant : le regard brûlant de haine. Elle ne pouvait que fuir. C’était tout ce qu’elle avait trouvé pour protéger son amie. Sous le choc le ninja desserra sa poigne, Sunaika en profita, plus vive que l’éclair, pour bondir en arrière, s’éclipsant dans la foule, la blonde près d’elle.

Le ninja sourit d’un sourire qui glaça l’échine de Rosalia.

- Une Uchiha ? Je te tuerai!

Le combat avait déjà démarré de l’autre côté du ring.

Le regard d’Atem croisa alors celui du dénommé Draco, du moins c'est ainsi qu'il avait renseigné son nom…

Ce dernier le fixait d'ailleurs, sourire aux lèvres.

Il retira ensuite son manteau avant de le jeter au sol.

« Tu devrais faire de même. »

« Merci du conseil, mais je préfère combattre avec… »

« Très bien. Dans ce cas… »

Le Hôzen n’eut même pas le temps de réagir que le draconique s’était déjà envolé sur lui, entrechoquant son bras contre le sien !

Plusieurs dalles tremblèrent sous la puissance du choc tandis que les combattants se foudroyaient des yeux, visage à visage.

Les jambes d’Atem tremblaient après avoir reculé de quelques centimètres. L’impulsion de son adversaire lui avait donné l’avantage dans ce rapport de force.

« Draco ne se fit pas prier, c’est pourquoi il prit immédiatement d’assaut son adversaire ! » s’écria le présentateur.

Spoiler:

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Un sourire s’était également dessiné sur son visage alors qu’il commençait à reprendre l’avantage dans le rapport de force, son corps se redressant.

(Ce sourire narquois… Ces sourcils broussailleux... J’ai l’impression de le connaître.)

« Hum… Ne t’y crois pas trop pour autant ! »

Ren retira son bras pour attraper le poignet de son adversaire… et le tira pour le faire passer au-dessus de lui !

D’un mouvement ample, le draconique balança le Hôzen au sol, l’écrasant lourdement alors que des débris jaillirent autour.

Atem cracha un filet de salive en rebondissant, yeux écarquillés.

« Quelle violence ! Atem est en mauvaise posture, Draco semble avoir repris l’avantage ! »

« C’est pas fini ! »

Ren ne relâcha pas sa poigne, et s’apprêta à le refaire passer au-dessus… mais c’est alors que les jambes de son adversaire se croisèrent autour de son cou !

« Qu’est-ce que… ? »

Aussitôt, son corps bascula violemment… emporté par les jambes d’Atem qui prit appui sur le sol pour envoyer son adversaire manger le sol à son tour !

(Argh... ce style de combat au sol… ?)

Les débris s’envolèrent sous le choc tandis que le visage du draconique entrait en collision avec la dalle du ring.

(Ce style... ça me rappelle quelque chose...) songeait la brune spectatrice de l'affrontement.

« Quelle grâce ! Atem a retourné la situation à son avantage ! »

Atem bondit ensuite sur ses mains pour effectuer plusieurs saltos avant de retrouver l’équilibre sur ses jambes avant de se mettre en position de combat, bras et jambe gauche devant.

Spoiler:

« Pas mal… Mais je pense que le style Hebi fera l’affaire. » se dit-il en observant son adversaire de dos se relever, des décombres tombants de sa nuque.

Puis le draconique se retourna, ses longs cheveux flottant…

« Evite de me sous-estimer, si tu ne veux pas finir en lambeaux ! » lui cria-t-il en courant vers lui, ses pas s’enfonçant lourdement sur le sol.

(Il veut passer aux choses sérieuses… ?) se demanda Atem en le voyant déferler sur lui.


« Tu vas goûter à la fureur du dragon ! »




Il lui décocha alors un coup de poing fulgurant en plein visage, avant d’enchaîner avec un autre dans le ventre, puis encore plusieurs dans le corps et à la tête… Atem encaissait l’avalanche de coups sans pouvoir réagir.

« QUEL DÉLUGE D'ATTAQUES ! ATEM NE PEUT RIEN FAIRE ! »


Au même moment…

Le colosse s’élança à toute vitesse sur la brune… avant de s’arrêter brusquement en pleine course, surpris.

Spoiler:

Ce « Monsieur K » venait tout juste d’apparaître entre eux, pour le plus grand désarroi du géant en débardeur.

Ce dernier jeta d’ailleurs un regard précis dans la foule… avant de grogner par mécontentement.

« Je… Euh… »

Sunaika ne savait que dire, surprise que l’arbitre ait remarqué son utilisation de Sharingan, aussi subtil ait-il été…

« Bon, j’imagine que c’est mérité… Tant pis… » dit-elle tristement en quittant le ring.

« Dans ce cas, j’abandonne ! » s’écria aussitôt Rosalia, suivant sa coéquipière pour rejoindre les spectateurs.

« Rosalia ! T’es sérieuse ? »

« Bien sûr… Si tu n’es pas là, je n’ai aucune raison de combattre. » lui dit-elle en souriant timidement.

Cette phrase résonna étrangement dans le cœur de la brune… qui se mit également à sourire.

(Quelqu’un, qui constitue à lui seul une raison de combattre… ?)

Cela lui réchauffait le cœur. Elle se rappela aussitôt son ancien coéquipier, pour qui elle semblait éprouver un sentiment similaire…

Spoiler:

Puis elle observa sa coéquipière du coin de l’œil.

(Pour toi aussi, Rosalia. Tu es ma seule véritable amie... J’aimerais te le dire, mais je n’arrive pas à prononcer ces mots. J’espère que tu arrives au moins à le ressentir…)

Son regard se porta alors sur le ring… ce qui la fit écarquiller les yeux.

« Q… Quoi ? »

Les deux combattants se faisaient face, à quelques mètres de distance.

« Il semblerait qu’Atem ait réussi à repousser son adversaire après cette avalanche de coups ! Mais il semble bien mal en point… »

Atem haletait, du sang coulant abondamment de son nez et de ses lèvres… Tandis que Ren souriait, n’ayant que quelques égratignures.

« Son adversaire est vraiment impressionnant… » murmura Rosalia, elle aussi stupéfaite par la tournure des événements.

(Ha… Ha… Il cogne mieux que ce que je pensais. En plus, ce type se prend vraiment pour un dragon… Il lui ressemble beaucoup… Ce serait quelqu’un de son clan ? Ça expliquerait beaucoup de choses…) se disait le Hôzen en se redressant, essuyant le sang de son visage.

« Toi… Tu es du clan Yuuto, je me trompe ? »

Question qui surprit le draconique.

« Peut-être… Pourquoi ? »

« J’ai reconnu ton esprit guerrier, et cette maîtrise aiguisée du taijutsu… ça ne faisait aucun doute. J’ai déjà eu affaire à des combattants de ton clan. »

Cette remarque fit sourire Ren.

« Tu parles beaucoup pour quelqu’un qui vient d’encaisser autant de coups… Tu t’es laissé faire ? Sache que je le prends comme une injure… »

« Ne t’en fais pas… Je te rendrai ces coups. »





« Comme si tu en étais capable… Je vais t’inculquer le respect à tes dépends ! »

Une onde de chakra rougeâtre fluctuait autour de son corps… avant de s’estomper.

(Non… Ce serait dommage d’en finir si tôt.)

C’est alors que le visage d’Atem apparût en face du sien.

« Dans ce cas, permets que je prenne les devants ! »

Puis un coup de genou vint percuter son abdomen, lui faisant recracher un filet de salive… mais il rattrapa aussitôt le col d’Atem… pour lui adresser un coup de tête !

Les deux impacts retentirent dans tous les environs, sous le regard stupéfait des spectateurs.

« Quel enchaînement ! Mais Draco semble mieux résister aux coups ! »

Le Hôzen tituba sur quelques mètres, sonné par le coup… mais Ren poursuivait déjà son enchaînement !

Il lui balança un coup de poing qu’Atem esquiva in extremis en hochant la tête de côté, puis pivota avant de riposter avec un coup de pied circulaire !

Ren le para en levant ses deux bras en opposition, mais l’impact le fit tout de même frotter le sol sur quelques centimètres alors que son corps trembla… puis il repoussa sa jambe pour lui envoyer une balayette… que le Hôzen esquiva en sautant juste ce qui était nécessaire pour éviter le coup !

Puis les deux combattants enchaînèrent de nombreux coups, violents et impactants pour le Yuuto, gracieux et agiles pour le Hôzen…

Le public était en délire devant cet affrontement d’égal à égal.

Le colosse en débardeur s’était lui-même assis pour les observer, ayant visiblement décidé de ne pas intervenir.

« Quel niveau… » remarqua Rosalia, surprise par la violence du combat.

« Ce sont de vrais guerriers… » ajouta Sunaika, fronçant les sourcils. (Ce style… ça ne m’est pas inconnu. Mais d’où… ?)

Atem avança d'un pas, puis retira son manteau qui flotta plusieurs secondes avant d'atterrir au sol... laissant enfin découvrir ses vêtements.

Il était vêtu d'un large kimono blanc avec une épaisse ceinture mauve recouvrant son bas noir lié par des bandages à ses sandales ninja.

Un signe du Ying et du Yang était estampillé sur le devant de son kimono, qui laissait apercevoir le haut de ses pecs dessiné au niveau de son col ainsi que ses trapèzes visiblement solides faisant la jonction avec ses deltoïdes musclés moulés par le tissu.

Ce physique semblait clairement être le résultat d'un entraînement acharné, visant non pas un volume démesuré mais l'efficacité totale des muscles.

Illustration:

« Ah oui... Il est bien plus costaud que ce qu'il avait l'air ! » laissa échapper Rosalia par surprise.

« Ça c'est sûr... Mais cette tenue me dit quelque chose... » pensa Sunaika en fronçant les sourcils, captivée par le physique du jeune homme.

De nombreuses autres femmes dans le public semblaient agréablement surprises par ce qu'elles voyaient là.

Atem craqua sa nuque à droite, puis à gauche sans tenir compte des compliments qui venaient du public.

« Tu permets que j’accélère un peu la cadence ? »

Avait-il demandé, le regard ayant drastiquement changé… Comme s’il avait décidé de reconsidérer ce combat.

Spoiler:

Le Hôzen disparût alors… pour réapparaître bras ballants derrière le draconique, qui n’avait même pas encore eu le temps de bouger.

Spoiler:

« Que… »


Ren n’eut même pas le temps de comprendre ce qui venait d’arriver que de nombreux impacts retentirent quasi en même temps sur tout son corps, le faisant violemment trembler de tout part.

Ses yeux écarquillés illustraient sa stupéfaction tandis que les chocs retentirent sur tous les alentours, comme si on venait de le cribler de balles invisibles…

« QUE… QU’EST-CE QUI VIENT DE SE PASSER ? QUELLE VITESSE ! JE N’AI RIEN VU » cria le présentateur.

Atem ouvrait puis resserrait sa main, l’observant d’un air satisfait.

« Il semblerait que je maîtrise de mieux en mieux ce pouvoir… » murmura-t-il avant de se retourner, voyant le draconique qui se rattrapa de peu pour ne pas tomber au sol après ce puissant enchaînement invisible.

« Oh… Quelle résistance ! Tu es le premier qui ne s’effondre pas après cette attaque ! » lui cria-t-il joyeusement, son regard ayant à nouveau drastiquement changé.

« Toi… espèce d’enfoiré… Tu cachais bien ton jeu… » lâcha Ren dents serrées en se redressant avec difficulté, le corps couvert d’égratignures d’ecchymoses et rougeurs. (Si je ne m’étais pas autant endurci, cette attaque m’aurait brisé les os…)

« De quoi tu parles ? J’étais même pas à fond, tu sais ! »

« Tu vantais les mérites de mon taijutsu, mais le tien n’a rien à lui envier. Tu l’associes parfaitement à ta vitesse… Je n’avais encore jamais rien vu de tel. » remarqua le draconique en observant les nombreuses blessures qui venaient d’apparaître sur son corps.

Spoiler:

Au même moment, il remarqua également que les jambes de son adversaire tremblaient légèrement.

(Je vois… Lui aussi il a morflé, mais il encaisse moins bien… C’est le moment d’en profiter !)

Le draconique prit alors appui… avant de bondir, laissant une trace au sol sous sa puissance !



Il fendait l’air, poing dressé devant lui…

« Poing du dragon ! »

C’est alors qu’Atem sourit.

Spoiler:

Puis il bascula le haut de son corps vers l’arrière pour esquiver l’attaque in extremis !

La scène sembla presque se passer au ralenti.

Ren qui passait lentement juste au-dessus du corps replié du Hôzen, les yeux grands ouverts sous la surprise.

(Il est encore capable de bouger comme ça ?!)

Au même moment, Atem à la suite de son élan posait ses mains au sol tout en relevant ses pieds… et lui décocha un violent coup de pied en plein estomac, son kimono blanc flottant gracieusement dans le feu de l’action.

Le corps du draconique se plia par la puissance de l’impact, propulsé plusieurs mètres dans les airs…

Et le temps reprit son cours, sous les yeux ébahis de tous les spectateurs.

C’est alors qu’Atem réapparût en l’air, juste à côté de Ren dont le corps flottait encore…

« A mon tour… » dit-il en souriant, avant de lui adresser un coup de coude fulgurant en plein torse.

Le coup fit cette fois basculer son corps en direction du sol, alors qu’il crachait un nouveau filet de salive.

Mais ce n’était pas tout… Atem tira sur un fil de fer qui entourait vraisemblablement son adversaire, ce qui le ramena à lui alors qu’ils chutaient tous les deux !

Son bras tremblait, mais il put tout de même l’armer pour ensuite lui décocher un puissant coup en plein visage qui éjecta un filet de sang dans les airs, pour le ramener encore à lui alors qu’ils étaient sur le point d’arriver au sol…

Il leva haut sa jambe en se plaçant de côté...

Spoiler:

Puis l’abattit violemment au moment où le corps du draconique allait toucher le sol, provoquant un puissant impact qui souleva toutes les dalles autour tout en faisant trembler le ring !


Atem sauta plusieurs fois vers l’arrière pour finalement se réceptionner sur ses deux jambes, haletant.

(Ha… J’ai trop usé de l’Aedria… Il a pas intérêt à se relever, sinon je vais devoir ouvrir la seconde porte...)

Alors que la fumée de l’impact se dissipait, on distinguait le corps du draconique encastré dans le sol au milieu d’un léger cratère…

Sunaika et Rosalia restaient sans voix, la bouche entrouverte sous le choc.

« Cette technique… » murmurait la brune.

« … C... C’était bien celle de Ryûzaki Hôzen lors de l’examen final ?! » termina sa coéquipière.

Spoiler: